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A MEDITER

L'alliesthésie : Kesako ??

J'aborde cette notion tous les jours dans mes consultations donc j'avais envie de vous en dire plus sur mon site.

C'est une notion récente, décrite par Michel Cabanac, et très intéressante car elle met en lumière l'influence de la faim sur notre plaisir de manger.

Si notre corps a besoin de calories, de nutriments, nous avons envie de manger pour répondre à ce besoin et les odeurs et saveurs des aliments vont nous paraitre agréables.

En conséquence, plus nous avons faim, plus nous apprécions ce que nous mangeons, puis le plaisir va décroitre au fur et à mesure que nous mangeons, jusqu'à anesthésier nos sensations.

Nous adaptons donc nos prises alimentaires aux besoins de l'organisme et cela s'appelle l'alliesthésie.

De la même façon, lorsque notre corps a besoin de recharger les batteries et de récupérer, nous prenons plaisir à nous coucher.

Dernier exemple : lorsque nous avons froid, un pull bien chaud ou une douche chaude nous fera du bien alors que nous aurons plutôt envie d'enlever le maximum de vêtements et prendre une bonne douche fraiche lorsqu'il fait chaud.

En conclusion, écoutez votre corps, soyez attentif (ive) à vos sensations, votre corps sait vous réclamer ce dont vous avez besoin.

 

Conte de « la jarre imparfaite »

Voici un conte découvert dans le livre "Quand les lapins mangeront de la salicorne" de Diademia que je souhaitais vous partager tant il me parle au vu de certaines situations que je rencontre régulièrement...

 

Un porteur d’eau indien avait deux grandes jarres, suspendues aux deux extrémités d’une pièce de bois qui épousait la forme de ses épaules. L’une d’elle était légèrement fêlée. Alors que le récipient de gauche conservait parfaitement toute son eau de source jusqu’à la maison du maître, celle de droite perdait presque la moitié de sa précieuse cargaison en cours de route.

Chaque jour, le porteur ne livrait qu’une jarre et demie d’eau à chacun de ses voyages.

Bien sûr, la cruche parfaite était fière d’elle puisqu’elle parvenait à remplir sa fonction du début à la fin, sans faille. Mais l’autre, abimée, avait honte de son imperfection et se sentait déprimée parce qu’elle ne parvenait à accomplir que la moitié de sa mission.

Un jour, cette dernière s’adressa au porteur d’eau, au moment où celui-ci la remplissait à la source.

- Je me sens coupable et je te prie de m’excuser.

- Pourquoi ? demande le porteur d’eau. De quoi as-tu honte ?

- Je n’ai réussi qu’à porter la moitié de la cargaison d’eau à notre maitre à cause de cet éclat qui fait fuir l’eau. Par ma faute, tu fais tous ces efforts et, à la fin, tu ne livres que la moitié du volume. Tu n’obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts, lui dit la jarre abîmée.

Le porteur d’eau, touché par cet aveu et plein de compassion, répondit :

- Pendant que nous retournons à la maison du maître, je veux que tu portes ton regard sur le bord du chemin.

Au fur et à mesure de leur montée sur le sentier, la vieille jarre vit de magnifiques fleurs baignées de soleil sur les bords du chemin et cela lui mit du baume au cœur. Mais à la fin du parcours, elle se sentait toujours aussi mal parce qu’elle avait encore perdu la moitié de son eau.

Le porteur d’eau dit à la jarre :

-T’es-tu rendu compte qu’il n’y avait de belles fleurs que de ton côté et presque aucun du côté de la jarre parfaite ? C’est parce que j’ai toujours su que tu perdais de l’eau, et j’en ai tiré parti. J’ai planté des semences de ton côté du chemin. Grâce à toi, j’ai pu cueillir de magnifiques fleurs qui ont décoré la table du maître. Sans toi, je n’aurais pu en trouver d’aussi fraiches et gracieuses.

Nous avons tous des blessures, des défauts. Nous sommes tous des jarres abimées. Certains d’entre nous sont diminués par la vieillesse, d’autres ne brillent pas par leur intelligence, d’autres sont trop grands, trop gros ou trop maigres, certains sont chauves, d’autres sont diminués physiquement, mais ce sont ces défauts, ces éclats en nous, qui rendent nos vies si intéressantes et exaltantes.

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